Civilisé ?

Les battements de son cœur faisaient écho à mes platitudes,
Face à l’empire de toutes leurs certitudes.
Pensant comme si jamais d’autres ne l’avaient fait avant nous ;
A la terrasse d’un café, nous discutions de ce qui est fou.

Sans repères, sans culture, sans politesse, nous construisions notre tanière.
Piochant selon nos sentiments, ce qui est bien ou mal pour nos enfants.
D’aucune religion ni vertu, à peine enclins à respecter la loi, cachés dans notre repère,
Nous renions et crachions sur les valeurs de tous ces cœurs innocents.

Une oreille curieuse et bienveillante repéra notre manège,
Effrayée que l’on puisse remettre en cause ses sentiments par des arpèges.
« Allez-vous bien ? » asséna cette psychologue bien éduquée,
Interloquée par notre discussion sur la part de notre monstre cachée.

Prenant pour une folle logorrhée notre condamnation de tout ce qui pour elle faisait l’humanité.
Une terrible nausée lorsque l’on décida de condamner, toutes les valeurs qu’on lui avait inculquées :
Des manières et des règles pour juger de l’humanité et de la gentillesse,
Mais des couteaux dans les yeux pour toutes nos folies, nos sourires et nos liesses.

Quand elle nous a vu rire, nous embrasser et chanter,
Elle trembla et devint effrayée
Par ces hydres inconscients
De ces pensées maudites faisant couler leur sang.

Elle s’apaisa en la foi, la morale, qui par une fatalité abyssale,
Enferment l’humanité dans des règles mortifères :
Qui à jamais nous empêchent d’être fier,
De l’univers de notre connerie sidérale.

Mais pourquoi renier tous ces délires
Qui d’ordinaire restent stériles à part pour quelques éclats de rires ?
Et si la terreur, ce n’était pas dévoiler nos erreurs,
Mais trop vouloir nous protéger derrière nos incertaines valeurs.

J’ai si peur.