Oulà ...

Ulla danse pour moi. La vie transparaît dans ses mouvements.
Des rayons d’étoiles jaillissent de ses yeux
Et me parcourent jusqu’au fond des os.
Je suis transformé, purifié, je me retrouve enfant.

Ulla me sourit, et je redeviens vivant.
Des petites fossettes se forment et creusent ses joues.
Un abîme, un gouffre, un vertige enivrant.
J’y plonge et dévore avec délice ses sublimes 20 ans.

Ulla m’embrasse d’un goût salé et métallique.
Sa langue est un aimant de velours. Comme de la coke
Ses lèvres enflamment mes sens et je ressens le tic-
Tac de son cœur qui aussi résonne entre mes côtes.

Ulla m’enserre, et je me sens comme une éponge
Trop gonflé d’ennui et d’hypocrisie. Le fiel
S’écoule. Une libération : quelques larmes purificatrices et je songe
Que j’ai touché la vie cette nuit et accédé au ciel.

Revenu de cette aventure, je comprends avec effroi le sens de « paradis ».
Habitudes, fidélité, artificielle moralité pour nous tenir :
Une contention des impulsions, un habit à revêtir
Pour oublier la vraie nature, animale et sensible, de la vie.

Mourir à soi-même pour devenir un être social,
Compter et apprendre méthodiquement pour éviter au monde son explosion.
Contention de toute pulsion, de toute folie banale,
J’en suis là. Un mort-vivant sans envie et sans passion.

Ulla, c’est une promesse, un détonateur.
En moi, il y a bombe qui me fait peur.
Ce n’est pas une maladie,
Mais le vrai sens de la vie.