
Méditation sur le principe de réalité
Ce qui est a un sens,
Défiant notre raison.
Nous n'en connaissons l'essence,
Et nous perdons en passions.
On voudrait s’en aller,
Peut-être tout quitter
Pour une autre réalité,
Loin là-bas, s'emmener :
Construire le paradis
Qu'on ne nous a pas donné,
Quitter notre folie,
Partir sur son voilier.
Oh, on rêve que ce vent
Nous emporte sur l’océan,
Nous éloigne de nos tourments :
Arrêter le cours du temps.
Remettre les pendules à l’heure,
Pour nettoyer ses erreurs,
Faire table rase du passé,
Cicatriser son cœur blessé.
Laisser, sur un coup de cœur brisé,
Et sa famille, et ses amis, et son amour,
Rire un peu de liberté, le premier jour,
Se retrouver sur une île, seul, assoiffé.
Même s’il y a de l’eau, et même s’il y fait chaud,
Nostalgique des amours qu’on a pas su entretenir.
Des remords de toujours, d’avoir osé les maudire,
Et des larmes pour ceux que l’on trouvait si beaux.
Faut en payer le prix, si tout tu reconstruis,
À ceux qui ont tout quitté, on ne donne une vie,
Dans la boue, les fondations il faudra recouler,
Tu ne bâtis pas de maison sur du béton mouillé.
Et tu te rendras compte de tes douceurs passées,
Que tu n’avais pas le paradis, mais pourtant tu dormais
Dans une tanière bien douce, contre une sublime rousse,
Que tes parents seront morts de ta grande secousse.
Que ta maison natale est vendue aux manouches,
Qu’ils y font de la musique, et tu n’y chanteras pas,
Que tu as perdu l’éthique, pour des rêves d’au-delà,
Que tu survis en animal, que tu parais bien louche.
Oh, j’ai peur d’être fou, quand je crache sur tout,
Quand je dénigre celle qui m’emmène au ciel,
Et l’amour d’un père n’est peut-être pas éternel,
Oh, je perds mes repères. Suis-je Docteur ès coucou ?
Image exagérée, il y a des chemins heureux,
Mais il ne faut oublier ce que tu as pu construire,
Oui, il ne faut dénigrer ceux qui ont su te réjouir.
Si tu fuis tes démons, tu t’envoles avec eux !
Le premier des voyages commence avec soi,
Nous sommes notre première demeure,
D’abord nettoyer les méandres de son cœur,
La première des sagesses commence par là.